Aténéu ou l'éternel amour
Un homme, Toméo, rentre dans le cadre au premier plan. La caméra le suit. Il se déplace entre les couples, les regarde danser, s'arrête, semble leur parler, esquisse quelques mouvements... Les personnes ne prêtent pas attention à lui. Leur danse se poursuit simplement... (1'12) Au gré de ses mouvements, Toméo parle d'une d'une voix douce, puis à d'autres moments d'une voix ample et chaleureuse. Il dit : "Je vous reconnaissais. Vous étiez celle qui dort tout au fond du printemps, sous les feuillages jamais éteints du rêve. Je vous devinais depuis longtemps déjà, dans la fraicheur d'une promenade, dans le bon air des grands livres ou dans la faiblesse d'un silence. Vous étiez l'espérance des grandes choses. Vous étiez la beauté de chaque jour. Vous étiez la vie même, du froissé de vos robes au tremblé de vos rires..." Toméo sort du cadre. Il continue à parler, comme pour lui-même. Les faisceaux de lumière s'élargissent pour former un même champ de lumière entourant ensemble les douze couples. La caméra reste avec eux. Elle se déplace toujours en travelling. Elle fait partie de la danse. (1'46) La musique s'achève. Les couples arrêtent de danser... Le travelling caméra sur sa lancée ralentit progressivement, puis s'immobilise. Les couples se séparent légèrement, mais restent là à attendre. Au son : le brouhaha de leurs commentaires, au loin quelques notes tenues jouées au trombone. A l'image: une suite de plans serrés et cut sur eux au milieu de la piste de danse. Des rires, des saluts, une femme qui se recoiffe légèrement, presque lentement... Fondu au Noir. SOMMAIRE SUITE © Anna Rodriguez & Eric Ténier, Paris 1995 Contacter les auteurs |