Aténéu ou l'éternel amour




6° Séquence "Adoro" : 3'30 Intérieur - Piste de Danse de la Salle de Bal



L'orchestre entame "Adoro" d'Antonio Machin. Un slow...
Alvaro est assis sur une chaise du parterre.

Un faisceau de lumière vive apparaît. Il traverse la piste de danse de part en part, et illumine une loge au loin.

Alvaro se lève. Un élan.... Un travelling caméra le suit dans sa traversée de la piste. Son visage, son torse au premier plan... Il donne l'impression de glisser jusqu'à la loge (en fait, il est monté sur le chariot de travelling).

Une femme en robe blanche, que l'on n'avait jamais encore vue, se tient assise. Au fond de la loge des images de paysages défilent comme derrière la vitre d'un compartiment de train... (projections super 8)

Alvaro sur la piste, face à la loge entame un solo très fluide. Comme s'il avait la femme dans ses bras et qu'il la faisait danser. Elle ne semble pas le voir. Il danse. Sa danse prend de l'ampleur. Elle est de plus en plus physique. Elle devient l'expression de sa passion. A l'épaule la caméra évolue très étroitement avec le danseur, au plus près de lui. Les images sont extrêmement mobiles. Elles suivent toutes les évolutions du mouvement.

Contrechamp cut.

Toméo en gros plan, est assis dans une autre loge. Il regarde la situation. En arrière plan on voit Alvaro...

Toméo se tourne vers la caméra, nous regarde... on entend :

"Dans le moulin de ma solitude, vous entriez comme l'aurore, vous avanciez comme le feu. Vous alliez dans mon âme comme un fleuve en crue, et vos rires inondaient toutes mes terres. Quand je rentrais en moi, je n'y retrouvais rien :là où tout était sombre, un grand soleil tournait. Là où tout était mort, une petite source dansait. Une femme si menue, qui prenait tant de place : je n'en revenais pas..."

La caméra quitte Toméo... Un couple enlacé étroitement danse seul au milieu de la piste. On entend simplement le grincement du plancher...


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© Anna Rodriguez & Eric Ténier, Paris 1995  Contacter les auteurs